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MOSCOU - La Douma (chambre basse du Parlement russe) a adopté mercredi des amendements controversés à une loi sur l'Internet, sur fond de protestations, nombre d'observateurs redoutant qu'ils ne visent à censurer la Toile en Russie.
Les amendements à la loi sur «la protection des enfants» contre les dangers pour «leur santé et leur développement» que comportent certaines informations ont été approuvés par 441 voix en deuxième lecture et par 434 voix en troisième et dernière lecture. Aucun député n'a voté contre.
La loi amendée doit maintenant être adoptée par la chambre haute du Parlement, le Conseil de la Fédération, et être ensuite ratifiée par le président russe Vladimir Poutine.
Les amendements, qui ont déjà été votés par la Douma le 6 juillet en première lecture, visent à la mise en place d'un registre fédéral qui réglementerait l'activité des sites internet contenant des informations interdites par la loi, obligeant leurs propriétaires ou les fournisseurs d'accès à les fermer.
La loi vise notamment les sites diffusant de la pornographie à caractère pédophile, faisant la promotion de la consommation de drogues ou donnant des conseils pour se suicider. Mais il n'y est pas précisé à quel organisme fédéral reviendraient les décisions dans ce domaine.
Cette initiative a suscité de nombreuses protestations de la part des sites internet russes et des opposants qui craignent la censure.
«C'est une loi répressive (...). Apparemment, il s'agit du début de la fin de l'Internet» en Russie, a déclaré l'opposant et écrivain russe Edouard Limonov, cité par l'agence de presse Interfax.
Wikipedia en russe a interrompu mardi pour 24 heures son fonctionnement afin de protester contre ces amendements. «Imaginez un monde sans connaissances libres», était-il écrit sur la page d'accès à Ru.Wikipedia.org, toute blanche.
Le principal moteur de recherche russe Yandex , a suivi le mouvement, et son slogan «Tout sera trouvé» figurait mercredi sur sa page d'accueil avec le mot «tout» barré d'une croix rouge.
«On ne peut pas prendre de telles décisions à la hâte, comme cela se passe maintenant», a souligné la rédactrice en chef de Yandex, Elena Kolmanovskaïa, dans un communiqué.
Le site de blogs Livejournal, très populaire en Russie, sonne aussi l'alarme, affirmant que «ces amendements peuvent aboutir à l'instauration de la censure sur l'Internet russe».
Pour sa part, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a pris la défense de cette loi, au cours d'une rencontre avec de hauts responsables du parti au pouvoir Russie unie.
«L'Internet doit être libre», mais ses activités doivent toutefois être fondées sur «un certain nombre de règles», a déclaré M. Medvedev, cité par les agences de presse russes, estimant qu'il fallait respecter non seulement «le droit à l'information», mais aussi «le droit à la protection contre un contenu dangereux».
En Russie, l'Internet, notamment les sites comme Facebook et Twitter, joue un rôle de premier plan dans la diffusion des idées de l'opposition ou dans la coordination des actions de protestation.
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