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dimanche 19 février 2017

Le Juge qui autorisa l'écoute d'un journaliste au Québec



Il s’agit du juge Marc Bisson,.....le juge "la 64FFE" nommé en 2003 par le ministre de la Justice Marc Bellemare.L'ex-ministre de la Justice Marc Bellemarre, a allégué que les juges étaient nommés de façon partisane.Marc Bellemare affirme ignorer les détails bureaucratiques entourant la nomination du juge Marc Bisson. Il soutient simplement que Jean Charest lui a dit de le nommer parce que Franco Fava l'encourageait à le faire.D'ailleurs, les événements entourant la nomination de Marc Bisson ne sont pas nécessairement favorables à la version de Marc Bellemare, car l'ancien ministre de la Justice prétend que le choix de Marc Bisson a été confirmé le 2 septembre 2003 lors d'une rencontre avec le premier ministre Jean Charest.Et la commission Bastarache devrait expliquer pourquoi elle n'a pas jugé utile, dans l'intérêt de la vérité et de la bonne conduite de son mandat, d'interroger Michel Gagnon sur les circonstances de la nomination du juge Marc Bisson.Et dans le cas des juges de paix : ils ont signé 98,6 % des mandats demandés par le SPVM depuis trois ans,assez facile a convaincre.Le SPVM a ainsi cherché à identifier les interlocuteurs au sein même de ses forces parlant au journaliste indépendant Fabrice de Pierrebourg, anciennement à La Presse, à Félix Séguin, du Bureau d'enquête du Journal de Montréal et à Monic Néron, du 98,5 FM.Or, dans le cas présent, ce sont plutôt les registres téléphoniques des employés du SPVM qui ont été épluchés, afin de savoir si certains avaient contacté ces trois journalistes. Le tout dans un contexte de chasse aux sources au SPVM. En effet, la section des Enquêtes spéciales de la police, chargée de réprimer le crime au sein même des forces de l'ordre, cherche à savoir qui, à l'interne, parle aux journalistes.Au moins 24 mandats de surveillance concernant le téléphone ont été accordés,et c'est la juge de paix Josée de Carufel, de Montréal, qui a autorisé la majorité des mandats de surveillance.M. Lagacé juge que les raisons invoquées par le SPVM, à savoir faire avancer une enquête interne, ne sont pas crédibles. «Il y a un contexte de chasse aux sorcières à la police de Montréal, où elle cherche à savoir qui parle à des journalistes, estime-t-il. Je crois que dans une des enquêtes criminelles sur un policier, on a soupçonné que ce policier parlait à un journaliste, et que le SPVM a vu là un prétexte fantastique pour espionner un journaliste. Et ils ont trouvé une juge qui a été assez stupide pour émettre un mandat et leur permettre de faire ça.»M. Lagacé rappelle qu'il n'est pas un journaliste d'enquête: il écrit des chroniques et critique des institutions. «S'ils ont fait ça à un journaliste qui ne fait pas d'enquête, imaginez ce qu'ils font à des vrais journalistes d'enquête», Alain Gravel(rendu depuis ce tamps a la radio de RC "Gravel le matin") et Marie-Maude Denis ,Isabelle Richer d'Enquête,,a-t-il dit.Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) m'avait donc déjà espionné en décembre 2014, dans une affaire distincte de celle de 2016, révélée la semaine dernière par La Presse. Et cette fois, l'histoire implique Denis Coderre arrêté avec son auto avec des plaques non payées et que Pat Lagacé demanda si le ticket de 444$ avait été payé.Le bureau du maire Coderre, irrité,car supposément deux policiers soupçonnés d'avoir remis une copie du constat d'infraction à M. Lagacé ont vu leurs déplacements à l'intérieur des locaux de police vérifiés grâce aux registres d'utilisation des cartes magnétiques., et Coderre a appelé le chef de police. À l'époque, Marc Parent chef du SPVM. L'actuel chef, Philippe Pichet, était son chef de cabinet. Costa Labos était chef des Affaires internes. Et quelqu'un a décidé que c'était bien correct d'espionner un journaliste, en tout cas plus facile!On va le dire et on va le répéter : en démocratie, ces intrusions de l'État dans les données téléphoniques des journalistes sont rarissimes et universellement condamnées. Aux États-Unis, quand le Department of Justice a fait le coup à 20 journalistes de l'Associated Press, l'affaire a fait scandale, en 2013. Il s'agissait, au moins, de reportages liés à une opération antiterroriste. Pas à une question sur le ticket d'un politicien.
Bien sûr, si on prend la voie criminelle, on a un prétexte extraordinaire pour aller espionner en douce les données téléphoniques d'un journaliste...
Bien sûr, si on prend la voie criminelle, on envoie aussi un signal bien clair aux troupes : parlez, et vous allez souffrir.
La beauté de l'affaire, ici, c'est que les policiers qui ont fait l'objet d'une enquête criminelle n'ont jamais été accusés. Je dis « la beauté de l'affaire » parce que jamais l'enquêteur Borduas ou son boss Labos n'auront à se justifier en cour : les policiers n'ont jamais été accusés ! Partie de pêche gratuite.Il y a trop de proximité entre le maire Coderre et « sa » police. Le bien public commande d'ériger un mur plus haut entre le SPVM et le bureau de notre maire hyperactif et contrôlant.«Patrick Lagacé a simplement fait son travail de journaliste : poser des questions sur un sujet d'intérêt public.»Mais ça prouve que tous les autres autour de ce dossier sont des pourris.
juge Marc Bisson

Quand le sergent-détective Normand Borduas et son partenaire Iad Hanna ont décidé qu’ils avaient besoin d’une autorisation judiciaire pour obtenir le droit d’intercepter mes conversations téléphoniques si nécessaire, ils sont allés voir un juge.
Ils avaient déjà en main mes relevés téléphoniques d’une bonne partie de l’année 2015 et les métadonnées de mon téléphone cellulaire. Les métadonnées, ce sont les numéros de téléphone, sans le contenu : quel numéro m’appelle, à quel numéro j’envoie un texto, par exemple.
Les policiers Borduas et Hanna voulaient savoir si un certain policier me refilait des informations.
La police est donc allée voir le juge Marc Bisson, à Longueuil (pourquoi Longueuil, au fait, Montréal manque de juges prêts à autoriser des mandats ?), pour le convaincre d’aller un peu plus loin dans la surveillance de ma personne et de mon travail en autorisant ce mandat d’interception de mes conversations.
Pour le convaincre, Normand Borduas a signé une déclaration sous serment. Il a expliqué au juge un tas de choses que je ne peux pas vous dire, parce que ces déclarations sous serment sont l’objet d’un interdit de publication jusqu’au 4 janvier prochain, au moins.
Mais je les ai lus, les soupçons du sergent-détective Borduas. Je brûle de vous dire les liens présentés par l’enquêteur au juge, à partir d’échanges entre appareils téléphoniques…
Mais je ne peux pas. Pas avant le 4 janvier, au moins.
Ce que je peux vous dire, c’est que j’ai super hâte qu’arrive janvier. J’ai super hâte de l’écrire, cette chronique.
Parce que d’un bord, il y a ce que le sergent-détective Borduas a raconté au juge à propos de la signification de mes interactions avec certaines personnes. Et de l’autre bord, il y a la réalité.
Je veux dire que là où – lisant savamment dans une masse de numéros de téléphone – la police a vu un Yéti, il peut y avoir quelque chose de bien moins effrayant… Une oie, disons.
Ça ne ressemble pas au Yéti, une oie. Ça fait moins peur, mettons. Je vous dirai pourquoi je parle d’une oie quelque part en janvier.
Et cette oie qui ressemble à un Yéti quand on la dessine avec des métadonnées, elle s’est retrouvée dans le 98,6 % des mandats présentés par le SPVM et qui ont été approuvés par des juges qui devraient googler la traduction française de « rubber stamping »…
Où m’en vais-je avec mes skis, mon oie et mon Yéti ?
Dans les pages d’un rapport de la Commission de la sécurité publique de la Ville de Montréal sur l’espionnage de mon travail et de ma personne par le SPVM.
La Commission d’Anie Samson a mené ses travaux à huis clos. Seuls les boss du SPVM ont témoigné. Aucun expert n’a été sollicité pour contextualiser, nuancer ou contredire les dires des boss de la police aux élus chargés d’encadrer le SPVM.
La vue de ces gradés impeccables dans leurs costumes d’apparat a dû beaucoup impressionner les élus de l’Équipe Coderre, parce qu’ils ont accouché d’un rapport d’une complaisance totale. Projet Montréal a offert une saine et lucide dissidence.
On a demandé aux élus de se pencher sur le cas du SPVM et c’est ce qu’ils ont fait, se pencher… servilement.
Je cite le rapport de la Commission : « Les commissaires constatent ainsi que la très grande majorité des mandats et ordonnances demandés ont été acceptés, ce qui témoigne à première vue de la reconnaissance par le juge de la rigueur avec laquelle les enquêtes sont menées et de la pertinence des mandats réquisitionnés… »
Ma réponse à ça, c’est que j’ai bien hâte au mois de janvier, quand l’interdit de publication sera levé.
J’ai bien hâte de parler de la « rigueur » de l’enquête qui a été menée et qui est venue fouiller dans mes bobettes, dans cette partie de pêche inusitée qui a fini par mener, quand on a su que d’autres journalistes avaient aussi été espionnés, à une commission d’enquête publique ordonnée par Québec.
J’ai bien hâte de parler de la « pertinence » de ce que les fins limiers du SPVM ont présenté au juge Bisson, au début de 2016, pour justifier mon espionnage.


Le sergent-détective Normand Borduas est ce policier qui enquête sur ses collègues du SPVM. C'est lui qui, en 2014, en 2015 et en 2016, dans deux affaires différentes, a obtenu le droit inusité dans ce pays d'espionner un journaliste... Moi.
C'est un drôle de sentiment de lire la prose de M. Borduas me concernant, dans ces « affidavits » qu'il a soumis à des juges pour justifier mon espionnage - ou celui d'autres personnes - en traquant le policier Fayçal Djelidi.
Tout ce qu'il voit, c'est que j'ai reçu un appel ici, que j'ai envoyé un texto là. L'enquêteur ignore le contenu de ces communications. C'est ce qu'on appelle des métadonnées : le contenant, pas le contenu des communications.
Alors Normand Borduas fait des liens avec tous ces numéros de téléphone. Le 20 décembre, j'y allais d'une image, dans « Journal d'un espionné (1) » : avec ces métadonnées, l'enquêteur a dessiné pour les juges un yéti, quelque chose d'effrayant...
Tenez, M. Borduas écrit dans un affidavit que le 26 décembre 2015, à 11 h 25, « un message texte est reçu sur le (514) 239-XXXX, de Fayçal Djelidi, en provenance du numéro de cellulaire appartenant au journaliste Patrick Lagacé... »
Suit une note : « L'affiant rappelle au juge autorisateur que l'interrogatoire mené par Fayçal Djelidi avec le suspect [du vol de données confidentielles dans l'auto d'un commandant de la police] a eu lieu le 24 décembre 2015... »
Voyez ? M. Borduas donne un sens sinistre à ce texto, un peu comme une diseuse de bonne aventure qui voit une ligne de vie trop courte dans votre main : si Djelidi a interrogé un suspect le 24 et que j'envoie un texto à Djelidi le 26, il y a forcément un lien avec l'article qui parle de ce vol, le 7 janvier suivant...
Même si cet article est sorti dans le Journal de Montréal, et pas dans La Presse... où j'écris depuis 2006.
***
Parlant de scoop, j'en ai un, pour l'enquêteur Borduas : je l'ai, le texto, du 26 décembre.
Et voici ce que je disais à Fayçal Djelidi, le 26 décembre 2015 à 11 h 25 : Hey ! Joyeux Noël en retard ! T'as été malade en même temps que moi, selon mes sources.
Voyez ?
C'est vertigineux, les métadonnées. On ne voit pas le contenu. Alors on peut dessiner ce qu'on veut avec cet amas de chiffres, avec les contenants... Y compris un yéti, qui est une bête bien effrayante, Votre Honneur...
Dans sa trame narrative des Fêtes de 2015 soumise à la juge, le sergent-détective Borduas introduit soudainement le journaliste Fabrice de Pierrebourg.
Pourquoi ?
Sais pas !
Fabrice n'est pourtant l'auteur d'aucun scoop cité par l'enquêteur pour justifier mon espionnage ou celui d'autres personnes. Le sergent-détective signale seulement à la juge que le 27 décembre, « Il y a eu cinq appels téléphoniques » entre mon téléphone et celui de Fabrice, qu'il décrit (faussement) comme un « journaliste à La Presse » (il a quitté le journal en 2014).
Mais c'est vrai, Fabrice et moi avons dû échanger quelques appels, le 27 décembre 2015 : ce soir-là, Fabrice organisait son souper annuel des Fêtes, chez lui, avec des amis. Je ne le nie pas.
J'ai dû l'appeler pour lui demander l'heure des agapes.
Il a dû me rappeler pour me demander quel cadeau acheter pour mon fils.
J'imagine que je l'ai appelé, la dernière fois, pour lui demander le numéro de buzzer de son condo : j'oublie tout le temps...
Ce soir-là, on a mangé du foie gras confectionné par Fabrice lui-même. En voici une photo exclusive, que j'ai envoyée à Vincent Larouche (absent pour cause de souper dans sa belle-famille) pour lui montrer ce qu'il manquait (pardonnez le T*****K, j'ignorais devoir un jour publier ce message).
Comme je vous disais, dans « Journal d'un espionné (1) », il y a quelques semaines : là où l'inspecteur Borduas a dessiné un yéti aux juges, il y avait souvent quelque chose de bien moins effrayant, comme une oie.
Ou son foie.
Qu'on a mangé, chez Fabrice, le 27 décembre 2015, jour où je l'ai appelé cinq fois.
***
Je lis les parties des affidavits me concernant et je comprends un peu mieux la game, remarquez : il faut impressionner les juges, leur faire comprendre l'urgence de signer les mandats.
Et le juge signe, presque toujours.
Dans le cas des juges de paix : ils ont signé 98,6 % des mandats demandés par le SPVM depuis trois ans, alors on voit bien qu'ils ne sont pas difficiles à impressionner. On se dit que c'est pas la peine de leur présenter un yéti, une oie ferait l'affaire...
Reste que c'est quelque chose de solennel, un affidavit soumis à un juge. Un policier ne peut pas mentir, dans un affidavit. C'est flirter avec le parjure, affirmer quelque chose de faux, dans un affidavit.
Parjure, c'est une des accusations qui pèse sur les deux policiers arrêtés par M. Borduas dans le projet Escouade, d'ailleurs...
***
Dans la trame narrative qu'il soumet à la juge pour prouver que quand A parle à B qui parle à C, un article sur le SPVM apparaît dans les médias, Normand Borduas lui signale que j'ai appelé Vincent Larouche le 5 janvier 2016, un appel de 35 secondes.
Il note ceci : « les deux n'avaient pas communiqué à l'aide de ces appareils depuis le 13 décembre 2015 ».
Sauf que c'est faux.
Le lecteur attentif aura noté que j'ai envoyé un texto à Larouche le 27 décembre 2015. J'ai vérifié : nous avons aussi échangé d'autres textos les 19 et 28 décembre.
C'est quand même formidable : le sergent-détective Borduas, qui a demandé la permission inusitée d'obtenir toutes mes communications, n'est même pas foutu de les présenter correctement à la juge !
Omission volontaire ou oubli ?
Je l'ignore : M. Borduas a décliné ma demande d'entrevue, hier. Le SPVM ne veut pas commenter cette information fausse soumise à une juge par son enquêteur.
Dans les deux cas de figure, le résultat est le même : on a présenté une fausseté à une juge, en appui à des faits gonflés à l'hélium, pour les faire entrer dans une théorie du complot sur les fuites médiatiques.
Au final, M. Borduas a échoué dans ce pan de son enquête : Djelidi n'a pas été accusé d'avoir transmis de l'information aux médias. Le mal est ailleurs : le SPVM, dans ces deux enquêtes signées M. Borduas en 2014, 2015 et 2016, a pu espionner toutes mes communications pendant plus d'un an.
Dans une prochaine chronique, j'aborderai d'autres déductions saugrenues de Normand Borduas à l'appui de ses fabulations sous serment touchant les médias, dans ses enquêtes.
Dans l'intérêt de la justice, j'espère que le reste de son enquête du projet Escouade est plus solide que les parties touchant ma personne et mon travail.
Source.: La Presse,

jeudi 19 janvier 2017

Les communications en vol de passagers espionnées par des services secrets



Plusieurs compagnies aériennes, dont Air France, ont été visées par un programme des services de sécurité américains et britanniques d'interception des communications des passagers à bord des avions commerciaux, selon des révélations publiées mercredi par Le Monde à partir des archives révélées par l'ancien consultant américain Edward Snowden.
«L'usage des téléphones portables avec connexion Internet en plein ciel a donné lieu à la création de programmes spécifiques à la NSA (Agence nationale de sécurité, américaine) comme au GCHQ» (Government Communications Headquarters, l'agence de surveillance britannique), écrit le journal, qui précise qu'il a pu travailler sur l'intégralité des archives Snowden grâce à un partenariat exclusif avec le site d'information «The Intercept».
Le journal cite le GCHQ, selon lequel 27 compagnies ont permis dès 2012 à leurs passagers d'utiliser un téléphone portable ou sont sur le point de le faire, parmi lesquelles British Airways, Hongkong Airways, Aeroflot, Etihad, Emirates, Singapore Airlines, Turkish Airlines, Cathay Pacific ou encore Lufthansa.
Il ajoute qu'Air France, qui a effectué un test d'utilisation de téléphone portable en plein ciel en 2007, est «un tel symbole de la surveillance des communications en avion que les services britanniques utilisent un croquis pleine page de l'un de ses avions pour illustrer le fonctionnement de l'interception en vol».
La compagnie a fermement démenti ces informations, indiquant dans une réaction à l'AFP que «les communications vocales ne sont pas possibles depuis ses vols». «Air France dénonce les affirmations erronées publiées dans un article du journal Le Monde le 7 décembre 2016 concernant des appels passés à bord de ses vols», ajoute-t-elle. Elle précise que le test effectué en 2007 n'a «pas été concluant» et le projet «définitivement abandonné».
Le Monde affirme qu'un document de la NSA assure que 100000 personnes ont utilisé leur téléphone portable en vol en 2009, et que les interceptions ne portent pas uniquement sur les appels vocaux, mais sur tout type de communication transitant par le téléphone (SMS, courrier électronique, navigation internet...).
Lufthansa s'est pour sa part refusée à tout commentaire.
Selon le journal, les documents internes des deux agences font état de résultats de ce programme «impressionnants», la collecte des données se faisant «quasiment en temps réels». Ils ont été baptisés «Pie voleuse» et «Pigeon voyageur».
Il explique que «pour espionner un téléphone, il suffit qu'il soit à une altitude de croisière de 10.000 pieds. Le signal transitant par satellite, la technique d'interception se fait par des stations secrètes d'antennes au sol».
«Le seul fait que le téléphone soit allumé suffit à le localiser, l'interception peut alors être croisée avec le registre des listes de passagers et les numéros des avions, pour mettre un nom sur l'utilisateur du smartphone», poursuit-il.
Le fonctionnement d'un téléphone peut être perturbé, selon lui, de sorte que son utilisateur est contraint de le redémarrer avec ses codes d'accès, ce qui permet aux services britanniques d'intercepter ses identifiants.
Source.:

jeudi 7 avril 2016

Big Data / Panama Papers : Paradi$ fiscaux ,214 000 sociétés off$hore$


Big Data / Panama Papers : déduplication et OCR pour donner du sens à l'énorme masse de données


 Dans l'affaire Panama Leak, le lanceur d'alerte pour l'instant inconnu à l'origine de la fuite de données pourrait être un pirate informatique. C'est en tout cas la thèse avancée par l'un des co-fondateur, Ramon Fonseca, qui a expliqué sur la chaine d'information panaméenne Channel 2 que les documents étaient authentiques et que leur fuite résultait d'une attaque informatique ayant visé la société.
L'Avenir de l'IT : Indexer et analyser 2,6 To de données non structurées n'a pas été une mince affaire. C'était pourtant le sous-jacent technique des révélations du Panama Papers. Le point sur les techniques utilisées.

La liste complète des entreprises et des personnes qui sont recensées dans les données seront publiées « début mai » selon l'ICIJ, et depuis la fin de la semaine dernière un grand nombre de noms et d'informations ont déjà été révélés. Reste que 11,5 millions de fichiers ne se passent pas au crible si facilement. Comment ont donc été déjà analysé les données rendues publiques, et ce dans un temps relativement restreint ?

Les 2,6 To de données des Panama Papers contiennent les transactions enregistrées pendant 40 ans par l'entreprise Mossack Fonseca à propos de 210 000 sociétés. Un vrai projet de Big Data en soit. (Source : ICIJ)
Les enquêteurs du Süddeutsche Zeitung et de l'ICIJ ont utilisé un programme appelé Nuix. Nuix est définit comme une plate-forme d'investigation construite pour le Big Data. C'est cet outil qui semble t-il a permis de creuser les données en un temps record. « Le travail d'exploitation des données a commencé en Septembre » a déclaré à Tech Radar le consultant logiciel de Nuix Carl Barron, qui a travaillé avec l'ICIJ et Zeitung pour mener l'enquête.
Les Panama Papers sont donc le fruit de 8 mois d'enquête, et de la plus grande fuite de données de l'histoire à ce jour : 2,6 To de données ont du être indexées et analysées. A titre de comparaison, le volume des Offshore leaks révélés en 2013 étaient de 260 Go. L'accès aux données serait le fuit d'un piratage informatique.

Déduplication pour réduire les données

Nuix a justement commencé à travailler avec l'ICIJ à l'époque des Offshore leaks. Pour les Panama Papers, le volume d'informations était bien plus important. Mais l'indexation aurait duré seulement un jour et demi, mentionne Carl Barron. Dans le détail, la taille des données a analyser à été réduite grâce à la déduplication. « La déduplication est utilisé pour identifier le même document qui aurait pu être sauvegardé un certain nombre de fois sur le système » explique Carl Barron. De cette manière, les enquêteurs n'ont pas eu à regarder les mêmes données plus d'une fois.
Mais une fois la première phase d'indexation effectuée, l'équipe a pu alors passer à l'identification d'éléments qui n'avaient pas été indexés du fait de leur nature. Ce sont alors les outils d'OCR (Optical Character Recognition pour reconnaissance optique de caractères) qui ont pris le relais pour analyser les très nombreux fichiers tels que les PDF, les scans et les images. Cela a permis de transposer dans des formats de fichier lisibles par les outils de recherche les données jusqu'alors illisibles.
Nuix a ensuite été utilisé pour classer et extraire des informations en fonction du type de fichier, ou si les fichiers contenaient le nom d'une personne ou un numéro de carte de crédit.
Les gens de Nuix, tout en travaillant sur les données, n'en connaissaient pas réellement le sens. « En raison de la confidentialité et leur nature top secret, nous n'avons pas réellement vu les données » explique Carl Barron. « Et pour être honnête, nous ne réalisions pas le scoop que ça allait donner ». Nuix insiste aussi sur le fait que le traitement des Panama Papers n'a pas été quelque chose d'extraordinaire. « Nous avons des clients qui traitent 300 To de données sur un mois » assure Carl Barron.

Toutes les données lisibles sur la plateforme

Les premiers temps il y a eu beaucoup d'allers-retours entre l'ICIJ, le Süddeutsche Zeitung et Nuix. Une étape nécessaire pour déterminer les besoins matériels et de gestion de charge de travail. Une fois que cela a été mis en place, le projet a été assez rapide à mettre en place. Ensuite, Nuix a fournit des prestations de conseil, surtout sur les questions techniques et de workflow.
Carl Barron explique que désormais toutes les informations indexées sont disponibles sur la plate-forme de Nuix, de sorte que les enquêteurs peuvent effectuer sans problème des allers-retours pour compléter leurs articles si nécessaire. Ainsi, si une enquête met en lumière le rôle d'un individu en particulier, les enquêteurs peuvent commencer à connecter les données depuis la BDD initiale via Nuix.

Théorie des graphes et visualisation

Par ailleurs l'ICIJ a utilisé la technologie de base de données de graphes Neo4j annonce la société Neo Technology par communiqué. « Au lieu d'utiliser des « tables » comme le font les bases de données relationnelles, les bases de données comme Neo4j s'appuient sur la théorie des graphes et fonctionnent avec des structures spéciales comprenant des nœuds, des relations et des propriétés permettant de définir, d'identifier et de stocker les données » détaille la société.
« C'est un outil (...) qui transforme le processus d'investigation des journalistes car dans ce cas, les relations sont extrêmement importantes puisque ce sont elles qui nous montrent où sont les criminels, qui travaille avec qui, et bien plus encore. Comprendre ces relations à une très grande échelle est précisément là où les bases de données graphes excellent », explique Mar Cabra, Data and Research Unit Editor de l'ICIJ.
Enfin, côté visualisation, l'ICIJ a utilisé la solution Linkurious Enterprise. « Nous avions également besoin d'une solution intuitive et simple à utiliser qui ne requiert pas l'intervention de data scientists ou de développeurs tiers, afin que tous les journalistes (...)  puissent travailler sur ces données, peu importe leur niveau de maîtrise technique. Linkurious Enterprise était sans doute la meilleure plateforme pour explorer ces données et pour partager des informations de manière sécurisée » ajoute Mar Cabra.

Plus de 500 banques et leurs filiales sont également mentionnées

Dans le détail, les fichiers contiennent des données collectées sur une période de 40 ans mentionne l'ICIJ. 214 000 sociétés offshores y sont référencées dans plus de 200 pays. Ces sociétés sont reliées à des particuliers soupçonnés de fraude fiscale, dont 140 hommes politiques et personnages publics. Plus de 500 banques et leurs filiales sont également mentionnées, dont HSBC, UBS et la Société Générale.
Ces données ont fuité de la base de données du cabinet d'avocats offshore Mossack Fonseca et ont été transmises au journal allemand Süddeutsche Zeitung. Elles ont été partagés avec le Consortium International des Journalistes d'investigation (ICIJ pour International Consortium of Investigative Journalists). Ces informations révèlent comment Fonseca a aidé ses clients à éviter le paiement des impôts, et à blanchir de l'argent.

Liste des noms ICI,Wiki !

Et l'invasion fiscale, c'est légale ?...Oui !
C’est donc dire que l’évitement et l’évasion fiscale ne peuvent exister sans la coordination de nombreuses institutions: multinationales, riches rentiers ou actionnaires, experts-conseils, banques et États. Ces derniers demeurent les ultimes coupables: ce sont eux qui ont voté les lois permettant ces arrangements institutionnels. Pire: les États se livrent, depuis des décennies, à une féroce concurrence fiscale. Non seulement des pays comme le Canada ont favorisé l’émergence des paradis fiscaux, mais ils rivalisent entre eux pour offrir aux entreprises des taux d’imposition les plus bas possible. Ainsi, le groupe possédant Burger King’s a acheté la canadienne Tim Horton's en 2014, mais par un procédé d’«inversion fiscale» a fait du siège social de la seconde, en Ontario, celui de la nouvelle entité, question de ne payer que 26,5% d’impôts, contre environ 35% aux États-Unis. Une tactique qu’entend, depuis très récemment, bloquer la Maison-Blanche, ayant fait avorter récemment l’acquisition de la pharmaceutique Pfizer par Allergan.



Source.:

vendredi 26 juin 2015

Pour Snowden: La seule solution pour protéger l’État juif est de lui créer un ennemi à ses frontières


Révélations de Snowden : comment les USA aident Israël et recrutent les djihadistes de Daesh



Edward Snowden
Edward Snowden
Glenn Greenwald l’avait dit : « Snowden fera d’autres révélations importantes à propos d’Israël. » Et c’est ce qui s’est passé. Le journaliste britannique qui a déclenché le scandale des écoutes illégales mises en place par la National Security Agency (l’affaire dénommée le ‘Datagate’) revient à la chargesur son site The Intercept. Les tout derniers documents top-secret examinés par Greenwald parmi les quelque 1,7 million de fichiers fournis par l’ex-agent de la CIA [et fondateur du site Wikileaks] Edward Snowden, éclairent d’un jour nouveau l’agression israélienne contre les Palestiniens de Gaza, une nouvelle fois d’actualité. Ils mettent notamment en évidence l’implication directe des USA et de leurs principaux alliés. Au cours des dix dernières années – selon ces documents – la NSA a fortement augmenté son soutien, financier, en armes et en informations, à son homologue israélienne, l’unité 8.200 (aussi appelée ‘ISNU Sigint’).
La coopération entre les deux agences a débuté en 1968 et a formé la base des relations étroites qui existent actuellement entre les autres agences de renseignement israéliennes et celles américaines, comme la CIA, le Mossad et la division des opérations spéciales.
Des services secrets alliés dans le but de tenir sous contrôle plusieurs objectifs et aussi « les pays d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient, du golfe Persique, du Sud-Est asiatique et les Républiques islamiques de l’ex-Union soviétique. » Dans de nombreux cas, la NSA et l’ISNU ont collaboré avec les agences de renseignement britanniques et canadiennes, le GCHQ et le CSEC. On découvre aussi l’aide de certains pays arabes comme la monarchie jordanienne, et le rôle des forces de sécurité de l’ANP dans la fourniture de services d’espionnage essentiels pour identifier et frapper des « objectifs palestiniens. » The Intercept montre également un reçu de paiement daté du 15 avril 2004.
Les agressions répétées contre la population de Gaza – explique Greenwald – ne seraient pas possibles sans le soutien des USA, toujours prompts à satisfaire les requêtes belliqueuses d’Israël, comme cela s’est produit avec les 225 millions de dollars additionnels approuvés pour financer le système de missiles israélien. Une attitude qui tranche avec le présumé rôle de médiateur affiché ostensiblement par les États-Unis dans le conflit israélo-palestinien. Des faits qui affaiblissent d’autant les paroles prononcées par Barack Obama, comme si le président US n’était qu’un simple spectateur face au massacre des enfants de Gaza (« C’est effrayant de voir ce qui se passe là-bas. »)
The Intercept fait observer qu’Obama parle de [la tragédie de] Gaza comme s’il s’agissait d’une calamité naturelle, d’un événement incontrôlable auquel le gouvernement des USA assiste impuissant. D’après les documents diffusés par Snowden, actuellement réfugié en Russie, la CIA et le Mossad ont entrainé Abu Bakr Al-Baghdadi, l’actuel leader de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL). L’EIIL, qui prône le retour au « Califat » a initialement été constitué en Égypte pour combattre le gouvernement de Bashar al-Assad. Il a reçu des armes de la part du renseignement US et de celui du Royaume-Uni, et des financements de l’Arabie Saoudite et de la monarchie du Qatar.
Abu Bakr Al-Baghdadi a été prisonnier à Guantanamo de 2004 à 2009. Au cours de cette période, la CIA et le Mossad l’auraient recruté pour fonder un groupe en mesure d’attirer des djihadistes de différents pays vers un endroit précis, et ainsi les tenir loin d’Israël. Pour Snowden, « la seule solution pour protéger l’État juif est de lui créer un ennemi à ses frontières, mais en le dirigeant contre les états islamiques qui s’opposent à sa présence. » Une opération secrète dénommée « Nid de frelons ».
L’étroite collaboration entre les services de renseignement de Washington et ceux de Tel-Aviv n’a pourtant pas empêché l’espionnage réciproque entre les deux grands alliés. C’est ainsi – comme le révèle le journal allemand Der Spiegel – que les services secrets israéliens ont intercepté les conversations du secrétaire d’État américain John Kerry avec les médiateurs arabes et l’Autorité palestinienne, pour avoir les réponses toutes prêtes lors de l’ultime tentative de négociations avec les Palestiniens.

dimanche 8 mars 2015

La France lancerait des cyberattaques dans le monde entier : avec « Snowglobe »


Un logiciel espion très sophistiqué a ciblé des organisations stratégiques en Iran, en Algérie et en Côte d’Ivoire. De technologie « made in France », il s’agirait de l’œuvre de la DGSE. Ses créateurs l'ont baptisé « Babar ».



Les Américains ne sont pas les seuls à faire des prouesses en matière d’espionnage informatique. La France aussi dispose d’une expertise poussée dans ce domaine, comme le montre un document d’Edward Snowden révélé par Le Monde. Ainsi, les services secrets français auraient débuté en 2009 une vaste opération de piratage, sur la base d’un « implant espion » particulièrement sophistiqué. Suffisamment en tous les cas pour avoir donné du fil à retordre aux services secrets canadiens, qui étaient les premiers à l’avoir découvert et qui le baptisent « Snowglobe » (*).
Après avoir traqué le logiciel malicieux pendant deux ans dans le monde entier, le Centre de la sécurité des télécommunications du Canada (CSEC) arrive à la conclusion suivante : « Nous estimons, avec un degré modéré de certitude, qu’il s’agit d’une opération sur les réseaux informatiques soutenue par un Etat et mis en œuvre par une agence française de renseignement. »

L’atome iranien en ligne de mire

Le document d’Edward Snowden donne quelques précisions techniques sur Snowglobe. En analysant le logiciel, les agents secrets canadiens déduisent qu’il est spécialisé dans la « collecte de courriers provenant de comptes spécifiques et ciblés » et qu’il est contrôlé à distance par des serveurs infectés. Par ailleurs, les experts canadiens découvrent dans les lignes de code le nom donné au logiciel par ses créateurs, « Babar », ainsi que le diminutif de l’un de ses créateurs, « Titi » (*).    
Enfin, les agents canadiens arrivent à établir assez précisément les cibles que le logiciel d’espionnage prises en ligne de mire. Ainsi, il a visé en premier lieu cinq organisations iraniennes : le ministère des affaires étrangères, l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran et trois universités. L’objectif était, visiblement, de collecter des informations sur les compétences iraniennes en matière de technologie nucléaire.
Mais l’Iran n’a pas été le seul pays ciblé. Outre le Canada, l’implant espion a été détecté en Côte d’Ivoire, en Algérie, en Espagne, en Grèce et en Norvège. Il a également été repéré en France, ce qui pose un léger problème. D’après Le Monde, le seul service à avoir les capacités techniques à créer un logiciel aussi sophistiqué est la DGSE, qui  dispose d’un service de jeunes informaticiens et de hackers au fort de Noisy, à Romainville. Mais théoriquement, la DGSE n’a pas le droit de mener des opérations sur le territoire français. C’est le rôle de la DCRI. La DGSE s’est refusée à tout commentaire.    
(*) Informations complétées à 15h40.
Lire aussi:
Espionnage : Orange travaille main dans la main avec la DGSE, le 20/03/2014
 
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