Le décès d’un homme autiste aux soins intensifs COVID de l’Hôpital
Notre-Dame dans la nuit du 5 janvier dernier aurait pu être évité,
estiment quatre personnes bien au fait du dossier. Ces sources ont
demandé l’anonymat, par crainte de représailles administratives oude
nature judiciaire de leur employeur, mais aussi parce qu’elles ne sont
pas autorisées à parler pendant l’enquête interne qui est en cours.
Toutes craignent cependant qu’aucune mesure ne soit prise par l’Hôpital,
et c’est pour cette raison qu’elles se sont confiées au Devoir.
La directrice générale de la Société québécoise de la déficience
intellectuelle, Anik Larose, est outrée. « C’est totalement
inadmissible, dit-elle. C’est ce qu’on anticipait et malheureusement,
c’est ce qui est arrivé. » Ces personnes doivent absolument être
accompagnées, selon elle. « Elles peuvent se désorganiser à l’hôpital,
un milieu hautement anxiogène en temps de COVID-19 », signale Anik
Larose.
Atteint de la COVID-19, l’adulte autiste de 52 ans placé sous curatelle
publique est mort seul des suites d’une insuffisance respiratoire
hypoxémique. Personne ne se serait trouvé à ses côtés cette nuit-là,
malgré le fait que son état nécessitait la présence continue d’un
intervenant spécialisé dans l’accompagnement de personnes ayant une
déficience intellectuelle ou d’un préposé de garde. Selon les
témoignages recueillis, le patient n’aurait pas vu l’infirmier aux soins
intensifs pendant plus d’une heure quand il a été retrouvé mort.
« Ça n’a pas de maudit bon sens ! » Danielle Gaudet est présidente du
Comité des usagers du Centre de réadaptation en déficience
intellectuelle et en troubles envahissants du développement (CRDITED) de
Montréal, qui fait partie du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal,
tout comme l’Hôpital Notre-Dame. « Comment se fait-il que cette
personne sous curatelle et qui a un trouble du spectre de l’autisme
n’était pas accompagnée aux soins intensifs ? Et qu’elle a réussi à se
débrancher ? », demande-t-elle.
Le Comité des usagers du CRDITED de Montréal se dit d’autant plus
inquiet que les cas de COVID-19 se multiplient dans les ressources
intermédiaires (RI) et les ressources de type familial (RTF), qui
hébergent des personnes ayant une déficience intellectuelle ou un
trouble du spectre de l’autisme sur le territoire du CIUSSS du
Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal. Une vingtaine d’éclosions sont en
cours, un sommet depuis le début de la pandémie, selon les plus récentes
données du CIUSSS.
Depuis le début de la deuxième vague, huit résidents de RI et RTF
sont morts de la COVID-19, indique le CIUSSS. Environ 155 résidents de
RI et RTF ont contracté la maladie pendant la même période. « Quand on
pose des questions sur n’importe lequel sujet à la direction des
DI-TSA-DS [déficience intellectuelle, trouble du spectre de l’autisme et
déficience physique] du CIUSSS, ils ne nous répondent pas, s’insurge
Danielle Gaudet. C’est l’omerta. »
Nathalie Goulet, intervenante familiale à Autisme Montréal, n’est pas
étonnée qu’une telle situation soit survenue. « Ce qui existait avant
la COVID-19 ne fait que s’accentuer », dit-elle. Elle cite en exemple le
cas d’un jeune atteint d’un trouble du spectre de l’autisme dont la
porte de chambre dans un hôpital montréalais était surveillée par un
agent de sécurité, faute d’intervenant adéquat pour s’occuper de lui.
Enquête interne en cours
La Société québécoise de la déficience intellectuelle a interpellé le
ministère de la Santé et des Services sociaux au sujet de
l’accompagnement des gens ayant une déficience intellectuelle à
l’hôpital, avant même d’être mis au fait de la mort de cet homme de
52 ans. « On nous a dit que si les centres hospitaliers font une demande
à leur CIUSSS ou CISSS, ils peuvent avoir un soutien de la part de la
direction de DI-TSA [pour s’occuper de ces patients] », rapporte Anik
Larose.
Que s’est-il passé dans le cas de cet homme de 52 ans ? Un protocole
avait-il été mis en place ? Questionné à ce sujet, le CIUSSS du
Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal a répondu qu’il ne pouvait commenter le
dossier. Une enquête interne est en cours. « Les premières personnes qui
seront mises au courant des détails de cette enquête, ce sont les
membres de la famille, a dit le porte-parole Jean-Nicolas Aubé. Nous
sommes déjà en contact avec eux. »
La directrice du programme DI-TSA-DP du CIUSSS Carla Vandoni rétorque
quant à elle qu’elle répond « à toutes les questions » du Comité des
usagers du CRDITED de Montréal. « Mais pas toujours le jour même »,
précise-t-elle.
Carla Vandoni souligne que les mesures pour contenir les éclosions
dans les RI-RTF vont être « intensifiées ». Des équipes de prévention et
de contrôle des infections offrent déjà un soutien aux ressources,
notamment en ce qui a trait aux équipements de protection individuelle,
indique-t-elle. « On va rajouter du personnel qui vont circuler dans les
milieux pour s’assurer que tout est bien fait », précise Carla Vandoni.
Tous les employés et ex-employés qui se sont confiés au Devoiront
demandé de garder l’anonymat par peur de représailles administratives
ou de nature judiciaire de la part de l’Hôpital Notre-Dame.
Comment est distribué le temps et demi avec la liste de rappel du Réseau Santé Syndiqué ?
Dans le milieu de la déficience intellectuel (réadaptation)ou en perte d'autonomie,et des CHSLD public,et selon votre syndicat,il y a 4 paliers ,et dans aucun de ses paliers l'employeur ne tient compte de l'ancienneté.
1.Poste d'équipe volante(poste nouvellement créer ,qui favorise aucunement les agences de santé)ces personnes vont partout sur le territoire affecté,mais il ont quand même un choix.Ce qui occasionne des postes libres a comblés que plusieurs ne veulent pas combler,pour plusieurs raisons,dont le surplus de tâches ou l'ambiance de cette ressource.
2.Ceux qui ont un poste.
3.Les assignations a un poste,ils remplace un poste vacant (temps complet ou partiel),un poste de syndiqué actif,une personne en congé maternité,congé payer pour dépression ou de cnesst,ou un poste non offert a un salon de poste ou d'un affichage interne. C'est ce que beaucoup recherche,car même avec peu d'ancienneté tu peut l'avoir.Et après un certain délais(si t'as un temps complet) tu as les avantages des congés payés ,ce que n'a pas les employés a temps partiels(ils ont les bénéfices marginaux $$$).
4.Les agences,on devine que tout le personnel régulier a refusé ses postes pour différentes raisons,selon leurs critères,dont l'éloignement,le parking,le réseau du métro-autobus,l'ambiance et l'esprit d'équipe sur place,la qualité des usagers TGC(trouble grave du comportement) ,fait que l'agence de santé remplaçante a tendance a devenir plus un observateur timide,qu'un travailleur pro-actif qui désire apprendre et devenir un vrai passionné.
Mais malgré ses clauses les chefs ,les gestionnaires utilise un droit de Véto,dans l'attribution des heures a temps et demi.
Sinon ,autre lacune, la gestion de la liste de rappel ,mise a part ,par le chef lui-même,se gère souvent dans un chaos perpétuel!
Car, on est dans l'urgence de combler un poste ,il manque du personnel sur le plancher qui vont manquer de soins de base.Alors,plusieurs travailleurs de la liste de rappel, ont de petites notes en fichiers excel de candidats qui peuvent appeler en priorité ,sans même avertir ou appeler la liste de syndiqué sur la liste officielle ,définie par l'employeur.Le syndicat,la CSN ,ne peut faire de grief pour ça,c'est le système dans lequel on est !
C'est souvent utiliser pour favoriser certains intervenants ,pour leurs qualités paisible,soit leurs formations a des cours spécifiques(ce que plusieurs PAB ou ASSS n'ont pas accès a cause de quota de candidat) ou leurs qualité a aller partout dans le réseau,des intervenants caméléons, ce qui rend ses personnes des dénonciateurs d'événements qui ne sont souvent pas prouvés ou souvent inventé ,dans le but d'avoir une promotion ou de carrément convoiter un poste pour être avec l'équipe de ses amis ,ses frères de sang quoi.
Et on dirait que les gens d'ici ,né ici, on de la misère a entendre ce qu'ils disent(dialecte) a voix basse,faut presque se retourner pour écouter ; Mais rien de mieux qu'un sourire ou une poignée de main sincère ,pour détendre l'atmosphère !
Plusieurs mettent en doute les vrai raisons de ce favoritisme créant souvent une ambiance toxique(autant par un gestionnaire qu'un intervenant plancher) qui résulte par des mauvais soins aux usagers ,faute souvent de manque de formation.Faut changer les attitudes,mais le discours sur les lieux de travail se confond,......,tout ceux qui vont a l'église et parle de Dieu,ne sont nécessairement pas les agneaux de Dieu ! On n'a déja vu ,plus que des claques se donner ,entre intervenantes(ok,c'est pas des hommes ?)et entendre dire, iiiiii,.....(bruit de bouche:signifiant un sacre ,dans son pays)moi j'ai beaucoup d'ami, tonton Claude(tout les b se prononce de bw,c'est étrange ?): " j'aime mieux parler a un homme,c'est plus franc et direct et honnête,lol ! "
Formation ???
Le fameux cours : Comment travailler en équipe ,qui a déja été offert dans les CLSC , jadis.
Pratiquer
la méditation zen serait un rempart efficace contre la douleur physique
et ferait croître la quantité de matière grise du cerveau, rapportent
des chercheurs de l'Université de Montréal.
Les
adeptes de la méditation supportent beaucoup mieux la douleur induite
par une chaleur intense que les gens n'ayant jamais pratiqué l'art
millénaire, ont en effet constaté le doctorant en physiologie Joshua
Grant et son équipe.Ceux-ci ont recruté 17 personnes qui méditent
régulièrement. Ces gens avaient en moyenne 6400 heures de méditation zen
à leur actif. «Ce ne sont pas des moines, mais bien des gens ordinaires
comme vous et moi, qui font de la méditation depuis longtemps», précise
l'étudiant. Un groupe contrôle était formé de 18 personnes ne
pratiquant pas la méditation.
Les
chercheurs ont pressé une plaque chaude sur les mollets des
participants, en augmentant la température jusqu'à ce que le seuil de
tolérance soit atteint ou à un maximum de 53 ºC, la limite avant la
brûlure. Les non-adeptes toléraient en moyenne une température maximale
de 48 ºC, alors que les adeptes de la méditation se rendaient en moyenne
à 50 ºC, et certains à 53 ºC.
Mais
la découverte prend tout son sens lorsqu'on visualise le cerveau des
sujets à l'aide de l'imagerie par résonance magnétique. Les adeptes de
méditation zen ont une épaisseur de fibres nerveuses plus grande dans
certaines zones du cerveau associées à la douleur et aux émotions, entre
autres dans le cortex cingulaire antérieur. Plus ils ont pratiqué
longtemps la méditation, plus ces zones sont épaisses et meilleure est
leur résistance à la douleur.
Joshua
Grant explique qu'avec la pratique répétée de la méditation, le cerveau
semble s'habituer à la douleur. «Pour la plupart des gens, garder les
jambes croisées et le dos droit pour une longue période est douloureux.
La circulation est parfois coupée dans le bas des jambes pendant qu'ils
méditent.»
Mais
cette explication ne suffit pas. «Il y a des zones du cerveau, comme
celle associée à la sensation des mains, qui sont aussi plus épaisses
chez ceux qui méditent. Or, on sait qu'un certain type de méditation
demande aux adeptes de se concentrer sur la perception de leurs mains.
C'est une hypothèse, on recherche des explications encore plus solides.
Mais le fait de se concentrer longtemps, à répétition, changerait la
structure du cerveau.»
Si
d'autres études viennent confirmer le lien entre méditation, douleur et
matière grise, de nouvelles thérapies pourraient voir le jour. «La
méditation pourrait permettre à des gens qui ont subi des dommages à la
suite d'une commotion ou d'un accident vasculaire cérébral de retrouver
les fonctions de leur cerveau», mentionne le chercheur.
Capacités cognitives
La
méditation pourrait aussi contrer certains effets du vieillissement
puisqu'elle augmente vraisemblablement le nombre de connexions entre les
neurones. Ces connexions diminuent normalement avec l'âge, entraînant
une réduction notoire de la matière grise. «C'est ce qui provoque des
maladies dégénératives chez certaines personnes, comme la démence. La
méditation pourrait aider à préserver les capacités cognitives plus
longtemps. Certains maîtres de la méditation zen ont plus de 100 ans et
sont toujours très alertes. Ce n'est probablement pas une coïncidence.»
Dans
une recherche antérieure, l'équipe de Joshua Grant avait trouvé que la
fréquence de respiration plus lente des adeptes de la méditation
pourrait les aider à atténuer la sensation de douleur en relaxant le
corps.
La
prochaine étape : visualiser en temps réel l'activité du cerveau des
sujets pendant l'épisode de douleur. Joshua Grant pense que cela lui
permettra d'avoir un tableau complet des effets de la méditation sur les
processus mentaux.
Les
plus récents travaux, menés sous la supervision du neuropsychologue
Pierre Rainville, sont rapportés dans la revue scientifique Emotion.
chsld, santé, pas santé.le coeur me lève, maladie, gagne de Malades, pdsb, Covid19,
Covid-19
Montré du doigt pour la mort de 31 résidants du CHSLD Herron, le Groupe Katasa défend sa gestion. Pour sa part, la Dre Nadine Larente raconte comment elle et sa famille sont venues en aide à des aînés laissés à leur sort.
Chronique
Au front, avec la famille
Ce que la Dre Nadine Larente a vu au CHSLD Herron
REF.:Patrick LagacéLa Presse
Vous connaissez l’histoire terrible du délabrement du CHSLD privé Herron, révélée par la Montreal Gazette
le week-end dernier. Je veux vous raconter ce que la première employée
du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal a découvert en arrivant au
CHSLD.
C’était le 29 mars. La Dre Nadine
Larente, directrice des services professionnels du CIUSSS, a reçu un
appel qui l’a intriguée : « La médecin rattachée(C'est qui elle ???) à ce CHSLD m’a dit
qu’elle n’arrivait pas à parler à quelqu’un à Herron. Elle m’a dit : “On
dirait qu’il n’y a personne…” »
Il y a pourtant 130 résidants qui habitent Herron. La Dre Larente n’a fait ni une ni deux : elle a sauté dans sa voiture et s’est rendue sur place.(Mais ou est la Médecin rattaché au CHSLD Herron ?)
Ce qu’elle a découvert à 16 h 30, ce dimanche-là, l’a renversée.
« Il
y avait deux préposés aux bénéficiaires et une infirmière auxiliaire
pour 130 résidants. Bien en deçà des ratios de jour, qui devraient être
de 5 infirmières, de 22 préposés et de quelques infirmières
auxiliaires… »
— La Dre Nadine Larente, directrice des services professionnels du CIUSSS
Le
sous-effectif paraissait : les plateaux du repas du midi avaient été
déposés sur le sol des chambres. Les assiettes étaient pour la plupart
intouchées ; bien des résidants ont des problèmes de mobilité et ne
peuvent pas se pencher pour ramasser un plateau. Et les couches des
résidants n’avaient pas été changées de la journée…
La Dre Nadine
Larente a rapidement pris conscience du chaos ambiant et de l’urgence
de la situation : ces personnes devaient être soignées et nourries.
Elle avait besoin d’aide immédiatement, là, maintenant. Elle a fait un premier appel, s’est tournée vers… sa famille.
« Il
fallait agir maintenant. J’ai appelé mes trois enfants et mon conjoint
pour qu’ils viennent tout de suite m’aider à nourrir les résidants,
c’était urgent… Je leur ai juste dit : “On a besoin d’aide, on ne peut
pas laisser des personnes âgées comme ça, on a besoin d’aide pour les
aider à manger.” »
J’appuie sur « pause », ici.
J’avais
entendu au cours du week-end l’histoire hallucinante d’une employée du
CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal qui avait appelé sa famille en
renfort pour aider à nourrir les résidants de Herron, le fameux soir du
29 mars. J’ai fait des appels, j’ai tenté de la retracer. Et, lundi
soir, j’ai enfin pu parler à la Dre Larente, qui était ébranlée par cette saga. Elle a confirmé l’histoire.
« J’ai demandé à mes enfants de passer les cabarets aux résidants et d’aider à les nourrir.
— Vous avez combien d’enfants, Dre Larente ?
— Trois.
— Ils ont quel âge ?
— Ils ont 13, 15 et 17 ans. Ils sont venus avec mon conjoint. »
C’est donc la famille de la Dre Nadine Larente, ce dimanche-là, qui a nourri les résidants de deux des trois étages du CHSLD Herron, à Dorval.
Avant l’arrivée de sa famille, la Dre Larente
a bien sûr fait un autre appel, au CIUSSS, pour sonner l’alerte. Deux
directrices sont arrivées, puis une infirmière volontaire de l’Hôpital
Douglas.
Nadine Larente, qui est passée du côté gestion depuis
quelques années – elle est gériatre –, est rapidement passée à la
médecine, faisant le tour des chambres pour ausculter des résidants.
« L’infirmière de Douglas est arrivée, elle m’a aidée. On est passées en mode soins. »
Elles ont aussi changé des couches.
Une préposée envoyée par le CIUSSS est arrivée pour prêter main-forte.
« Aviez-vous déjà vu une situation semblable ?
— Non, jamais. »
Au
bout du fil, Nadine Larente m’explique qu’en ces temps de pandémie, la
pénurie de personnel habituelle dans les CHSLD s’est aggravée. « J’ai
fait le tour de nombreux CHSLD, et la situation est difficile. Mais les
besoins de base étaient remplis : les gens étaient nourris, lavés,
couchés, recevaient leurs médicaments, leurs couches étaient changées.
Mais à Herron, ce soir-là, les besoins de base n’étaient pas comblés… »
La Dre Larente
a constaté qu’au moins un résidant affichait des symptômes d’infection à
la COVID-19. En parlant avec des employés du CHSLD Herron, elle a
compris que l’essentiel du personnel avait déserté les lieux le
vendredi et le samedi, à cause de la présence du coronavirus.
La Dre Larente
a eu des contacts avec Samantha Chowieri, la propriétaire, qui était
sur place à son arrivée. Mais elle s’est rapidement consacrée aux
soins ; ce sont d’autres employés du CIUSSS qui ont composé avec Mme Chowieri. La Dre Larente
note quand même que le système de médicaments à donner aux résidants
était difficile à comprendre, ce qui a compliqué les choses, ce soir-là.
On
sait maintenant que, depuis un mois, une trentaine de résidants du
CHSLD Herron sont morts, bien plus que les quatre qui, d’ordinaire, y
meurent chaque mois. L’histoire a ému le Québec et mis en relief la
vulnérabilité des CHSLD aux éclosions de coronavirus.
Il y a des
enquêtes sur ce qui a pu déraper à ce point au CHSLD Herron – propriété
du Groupe Katasa, de Gatineau –, il y en a trois : une enquête de la
Santé publique, du coroner et de la police de Montréal.
Mais en entrevue, la Dre Larente
ne voulait pas s’étendre là-dessus : si elle acceptait de me parler,
c’était pour dire à quel point ce soir-là, le 29 mars, des personnes
se sont unies pour aider les personnes âgées de Herron.
Et la Dre Larente
m’a confirmé une autre info que j’avais entendue pendant le
week-end : oui, une personne dépêchée par le CIUSSS le 29 mars a
contracté la COVID-19.
« Et vos enfants ?
— Non, ils sont O.K. Mon conjoint aussi. Je m’en serais tellement voulu… »
Le conjoint de la Dre Larente
est reparti avec les deux plus jeunes vers 21 h. La fille aînée est
restée. « Elle a aidé des résidants à manger, elle a écouté ceux qui
avaient besoin de parler… »
Nadine Larente et sa fille sont parties vers 1 h du matin.
Je
demande à Nadine Larente quel était son état d’esprit quand, dans la
nuit de dimanche à lundi, après ces heures frénétiques au CHSLD Herron,
elle est revenue chez elle.
La réponse tient en un mot : « Bouleversée. »
Elle
termine en me faisant une demande : rappeler que le site JeContribue
(1) recrute des Québécois qui voudraient aider les personnes âgées.
« Nous avons besoin d’aide. »
***
Il y aura des enquêtes sur
ce qui s’est passé au CHSLD Herron, comme il y en aura sur ce qui s’est
passé dans le réseau québécois de la santé et des services sociaux
pendant la pandémie de 2020.
On se concentrera bien sûr sur ce qui aura déraillé, pour éviter que ça ne déraille encore.
Mais il faudra se souvenir, aussi, de l’héroïsme de certaines personnes.
Et, des fois – l’histoire de la Dre Larente en est un exemple extraordinaire –, de celui de leurs familles.
ET LES FAMILLES DES RÉSIDANTS ?
Vous
avez été nombreux à m’écrire pour me demander, dimanche, mais où diable
étaient les familles des résidants du CHSLD privé Herron ?
N’avaient-ils pas constaté le délabrement des lieux ?
Réponse : les visites en CHSLD sont interdites depuis le 14 mars.
Les familles des résidants du CHSLD Herron ne pouvaient donc pas savoir ce qui s’y passait.
CHSLD Herron
« On a fait ce qu’on pouvait »
Audrey Ruel-ManseauLa Presse
La
situation était catastrophique au CHSLD privé Herron de Dorval ; les
propriétaires le disent eux-mêmes. Mais ils refusent de porter l’entière
responsabilité des 31 décès survenus depuis le 13 mars et se défendent
de ne pas collaborer avec le CIUSSS qui assure sa tutelle depuis le
29 mars.
« C’était le chaos
total. On était à gauche, à droite. On a environ 100 employés et, du
jour au lendemain, il en manquait la moitié sur le plancher », raconte
Katherine Chowieri, copropriétaire et gestionnaire, avec ses sœurs et
son père, du Groupe Katasa, dont fait partie la résidence Herron. « Les
employés n’ont pas déserté. On vivait une crise de pandémie. »
Le
problème de recrutement au CHSLD Herron existait avant la
pandémie – comme dans de nombreux milieux de soins longue durée. La
direction plaide qu’un premier cas positif de COVID-19 le 27 mars a fait
basculer le fragile équilibre ; suivant les conseils d’Info-Santé, ceux
qui croyaient avoir été en contact avec ledit cas se sont mis en
quarantaine.
« Le 28 mars, ma sœur [Samantha Chowieri,
copropriétaire] était sur place et a constaté que les gens ne rentraient
pas travailler. Son chum et elle changeaient eux-mêmes les couches »,
raconte-t-elle, disant qu’elles pensaient à ce moment-là « être capables
de remonter la côte ».
Le lendemain, le 29 mars, Samantha
Chowieri échange des messages textes avec des représentantes du CIUSSS
de l’Ouest-de-l’Île et les informe de son manque criant de personnel et
d’équipements. « Nous n’avons pas d’infirmière pour cette nuit. SVP,
appelez-moi parce que nous ne pouvons pas donner les services de base.
Aucune des agences ne veut venir. »
Ce soir-là, le CHSLD est placé
sous tutelle. Dans un courriel envoyé le lendemain, Samantha Chowieri
demande à Lynne McVey, directrice générale du CIUSSS de
l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, des précisions sur le rôle que la
direction a à jouer et offre son entière collaboration pour la suite. La Presse n’a pas lu le message initial envoyé par le CIUSSS, mais Mme Chowieri semble aussi se justifier.
« J’aimerais
simplement clarifier que je suis la propriétaire et que j’étais sur les
lieux. Nous avons eu une réduction de l’effectif énorme avec le premier
cas diagnostiqué [le vendredi 27 mars] positif cette semaine et le
directeur général ayant démontré des symptômes de COVID-19 [maintenant
en quarantaine]. […] Cette pandémie est une zone grise et de peur pour
tous », peut-on lire.
Vendredi dernier, La Presse a
rapporté que des résidants du CHSLD Herron avaient été retrouvés dans
un état lamentable – affamés, déshydratés, souillés – à l’arrivée des
renforts du CIUSSS. Un médecin parmi les premiers arrivés sur place
après le 29 mars en témoigne encore aujourd’hui (voir autre texte). La
direction dit avoir agi au meilleur de ses capacités.
« On
était en crise, surtout le 28 mars. Le 29, on n’a pas laissé passer
48 heures pour joindre le CIUSSS. On a fait notre possible pour
contrôler la situation. On a dit au CIUSSS que ça n’allait vraiment pas
bien. On a fait ce qu’on pouvait pour dire qu’on avait besoin d’aide
pour assurer les soins et services, pour assurer la sécurité des
résidants. »
— Katherine Chowieri, copropriétaire et gestionnaire du Groupe Katasa
Au
premier ministre, qui a déclaré lundi qu’avec des « loyers [qui]
variaient de 3000 $ à 10 000 $ par mois […il y avait des médecins la ,comme usagers lol], le CHSLD aurait dû être
capable de payer des bons salaires pour garder son monde », Mme Chowieri
répond que les employés syndiqués « ont eu des augmentations de salaire
dans les dernières années, et le salaire des préposés aux bénéficiaires
et du personnel de soin a été augmenté pour la crise ».
« Ils
étaient payés près de 20 $ de l’heure. Je ne vois pas ce qu’on aurait pu
faire d’autre. Le problème de recrutement était vraiment lié à la
COVID. »
Dire la vérité
Lundi,
le premier ministre François Legault a accusé le Groupe Katasa d’avoir
menti sur les réels problèmes l’ayant forcé à demander l’aide du CIUSSS
de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal. Vendredi, il a appris que 31 résidants
avaient perdu la vie depuis le 13 mars, dont au moins 5 à cause de la
COVID-19.
« La première chose qu’aurait dû faire la directrice du
CHSLD Herron, c’est de dire la vérité, qu’il y avait eu 31 morts. Je
pense qu’il y a une différence entre dire au CIUSSS : “Il manque de
personnel”, puis de dire au CIUSSS : “Bien, j’ai eu 31 morts en quelques
semaines, là” », a déclaré M. Legault en conférence de presse.
Les propriétaires de la résidence se défendent d’avoir caché quelque information.
« On
avait un seul décès relié à la COVID-19 en date du 29 mars, et deux cas
de COVID positifs. S’il y a eu d’autres décès par la suite, c’est
arrivé sous la tutelle du CIUSSS. »
— Katherine Chowieri, copropriétaire et gestionnaire du Groupe Katasa
Le
Bureau du coroner fait enquête pour déterminer la cause de chacun des
décès depuis le 13 mars. Le SPVM et la Santé publique mènent aussi une
enquête de leur côté.
« On veut juste que les vrais faits soient
dits. Peut-être, oui, qu’il y a des choses qu’on aurait pu faire mieux,
mais le CIUSSS doit aussi prendre sa part de responsabilité. Ça ne doit
pas tomber juste sur nous », soulève Mme Chowieri.
Échanges acrimonieux
Depuis
le début de la mise sous tutelle, la situation s’est envenimée entre le
CIUSSS et la direction du CHSLD Herron. Le CIUSSS accuse le Groupe
Katasa de ne pas collaborer.
À titre d’exemple, le 4 avril,
Samantha Chowieri a envoyé un courriel au CIUSSS contenant les horaires
jusqu’au 6 avril. Elle avise : « On continue de confirmer les horaires
avec les employés sur une base journalière (et même par quart). Aussitôt
qu’on peut avoir plus de lignes directives et d’informations, on
pourrait améliorer la collaboration. »
Le lendemain, une mise en
demeure est envoyée au Groupe Katasa, dans laquelle les avocats du
CIUSSS lui reprochent d’être « incapable d’informer [le CIUSSS] du
personnel qui sera présent dans les jours à venir, des absences prévues
et des besoins à combler ».
La résidence a été placée sous tutelle
en raison de son personnel insuffisant, mais la tâche de gestion des
horaires lui revient encore.
CHSLD Herron: «De la grosse négligence» ou manque de personnel
Avant
même qu’ils perdent leurs employés en raison de la pandémie, les
propriétaires du CHSLD privé Herron, à Dorval, étaient régulièrement
montrés du doigt pour des lacunes dans les soins fournis. Le réseau de
la santé a continué malgré tout d’y diriger des personnes âgées. Samedi,
Québec a demandé une enquête policière, après avoir appris que
31 personnes y étaient mortes depuis le 13 mars.
« Je
pense qu’a priori, il y a [eu] de la grosse négligence » dans cette
résidence, a soutenu François Legault samedi. La situation est devenue
si préoccupante dans les centres pour aînés que le premier ministre a
décidé d’annuler sa journée de congé et de se présenter en conférence en
presse.
« Je ne suis pas fier de voir ce qui se passe dans nos CHSLD », a-t-il laissé tomber, visiblement ébranlé.
« Je
trouve que ce n’est pas acceptable, la façon dont on traite nos aînés
au Québec », a déclaré François Legault, promettant de corriger le tir.
Je veux donner ma parole
aux Québécois qu’on va poser les actions nécessaires pour qu’à l’avenir
dans nos résidences on s’occupe bien de notre monde.
François Legault, premier ministre du Québec
« Un film d’horreur »
Selon
le fil des événements présenté par François Legault, c’est le 26 mars
qu’un premier résidant du CHSLD Herron a été transféré à l’Hôpital
général juif de Montréal. Il a été déclaré positif à la COVID-19 puis il
est mort.
Le
29 mars, les autorités du centre intégré universitaire de santé et de
services sociaux (CIUSSS) local se sont rendues sur place. Elles ont
constaté de « graves problèmes » et ont découvert qu’une bonne partie du
personnel avait « abandonné » l’établissement. Elles ont envoyé du
personnel pour prendre soin des résidants.
Des soignants et des familles interrogés par La Presse
manquaient de mots pour décrire ce que le personnel du CIUSSS a
découvert. Des patients affamés, déshydratés, qui reposaient dans leurs
couches souillées. « Un film d’horreur », a dit un membre du personnel.
Certains employés de l’endroit étaient partis parce qu’ils étaient
atteints de la COVID-19, d’autres ne voulaient plus continuer à
travailler dans ces conditions.
François Legault
a révélé que le CHSLD privé avait « caché des informations » aux
autorités, ce qui a retardé l’intervention. Il n’y a pas eu de
collaboration de la part des propriétaires, a-t-il ajouté.
« On
trouvait qu’on avait peu de collaboration », a confirmé la PDG du
CIUSSS, Lynne McVey, au sujet des propriétaires. Le CIUSSS a dû envoyer
deux mises en demeure et obtenir une ordonnance légale pour avoir accès
aux dossiers médicaux des résidants et aux coordonnées de leurs proches.
Les secours ont aussi contacté des pharmaciens du quartier pour obtenir
des informations manquantes sur les ordonnances des résidants.
« Je
tiens tout particulièrement à offrir nos sympathies à toutes les
familles. Et je vous promets qu’on va communiquer avec vous pour donner
de l’information », a-t-elle dit, la voix étranglée par l’émotion.
Elle
a tenu à remercier les professionnels de la santé du réseau public qui
ont « levé la main » pour aller rapidement aider dans l’établissement
privé. « Ils ont dit : “Je voudrais aller là pour m’assurer que les
résidants sont OK” », a-t-elle raconté.
Elle
assure que ses équipes n’ont pas trouvé de morts lorsqu’elles sont
entrées dans la résidence. Le bilan de 31 décès depuis le 13 mars inclut
5 personnes atteintes de la COVID-19. Les autres cas font l’objet
d’une enquête.
Le SPVM dépêché sur place
Le
ministère de la Santé et des Services sociaux et le ministère de la
Sécurité publique ont demandé la tenue d’une enquête policière. C’est la
direction du CIUSSS qui a téléphoné au Service de police de la Ville de
Montréal au beau milieu de la nuit pour porter plainte, mais le bureau
du premier ministre s’est aussi impliqué directement dans le dossier,
selon nos informations.
Des
policiers en uniforme montaient la garde devant l’établissement samedi.
Les enquêteurs des crimes majeurs de la police de Montréal ont amorcé
une enquête délicate, vu les cas de COVID-19 recensés au CHSLD. On leur a
fourni des masques et des équipements de protection. Pour appuyer une
éventuelle accusation de négligence criminelle, ils devront prouver que
le nombre de décès ne peut s’expliquer dans des conditions normales pour
un établissement du genre.
Des
inspections seront faites dans les six autres résidences pour aînés
détenues par le Groupe Katasa. Les dirigeants de l’entreprise n’ont
jamais donné suite aux appels de La Presse.
Sous contrat avec le réseau public
Le
CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal avait une entente avec la
résidence Herron, où il achetait des places afin d’envoyer des personnes
en attente d’hébergement dans le système public.
L’horrible situation qui vient
au jour à présent démontre que le CIUSSS n’a pas rempli son rôle de
surveillance et qu’il n’a démontré aucune préoccupation quant au
bien-être des usagers envoyés vers ce CHSLD.
Le bureau de l’avocat Jean-Pierre Ménard, spécialiste de la défense des droits des malades
Le
Groupe Katasa a pu continuer à recevoir ces patients même s’il a
souvent été montré du doigt pour la piètre qualité de ses services.
Samedi, de nombreuses familles ont communiqué avec La Presse
pour raconter leurs expériences malheureuses avec les propriétaires.
Beaucoup ont parlé de problèmes de communication, de manque de
personnel, d’erreurs dans la prise des médicaments, de nourriture de
mauvaise qualité. Beaucoup ont aussi confirmé s’être déjà plaints.
« Il
y avait une odeur permanente de merde sur l’étage », s’est souvenu avec
colère un homme dont le père a séjourné au centre. « On a fait
confiance au système, ils nous ont dit d’aller là », a-t-il raconté, en
demandant de ne pas être nommé pour ne pas avoir d’ennuis à son travail.
Balancer les profits et la qualité de vie
Le
CHSLD Herron a fait l’objet d’une enquête du Protecteur du citoyen en
2017 à la suite d’un signalement dénonçant des « problèmes en matière
d’assistance et de soins infirmiers », un « manque de suivis médicaux »,
un « manque de compétence du personnel » et un « manque de continuité
dans les soins vu l’insuffisance du personnel ».
L’enquête
n’a pas mis au jour de lacunes majeures, mais le rapport relevait que
l’équilibre entre le nombre de résidants et le nombre d’employés
« rest[ait] fragile ». Le CHSLD tentait alors d’augmenter le nombre de
résidants – on en comptait 103 à ce moment – et le Protecteur du citoyen
prévenait que « cela pourra [it] entraîner une surcharge de travail
pour le personnel ». François Legault a affirmé que la résidence
comptait maintenant « à peu près 150 personnes ».
« Le
Protecteur du citoyen est conscient qu’un CHSLD privé doit générer des
profits. Cependant, cet objectif ne peut être atteint aux dépens de la
véritable mission du CHSLD, soit de répondre et s’adapter aux besoins de
personnes âgées en perte d’autonomie », peut-on lire dans le rapport.
On y déplore des « difficultés de communication entre la direction du
CHSLD et quelques familles » de résidants, et une procédure des plaintes
non conforme.
Le
CHSLD Herron a aussi reçu la visite des inspecteurs du ministère de la
Santé et des Services sociaux il y a un an, en mars 2019. Leur rapport
déplore l’absence de politique pour lutter contre la maltraitance, le
manque d’information transmise aux résidants, un faible appui au comité
des usagers et des manquements dans les plans d’intervention.
Le
président de l’association Les Usagers de la santé du Québec,
Pierre Blain, est lui-même intervenu dans cet établissement il y a
cinq ans.
« C’était
à la demande du comité des usagers et des infirmières qui nous disaient
qu’il y avait des problèmes avec les soins. La direction n’a jamais
voulu bouger et a mis à la porte pratiquement tout le monde du comité
des usagers. Alors les autorités ne peuvent pas dire qu’elles n’étaient
pas au courant de la situation là-bas ! »
Tous les membres du comité des usagers du CHSLD ont effectivement démissionné au printemps 2017.
Des coroners s’interrogeaient sur les soins
L’an
dernier, deux coroners ont relevé des lacunes dans un autre
établissement appartenant au Groupe Katasa, la Résidence de l’Île à
Gatineau, à la suite de la mort de trois résidants.
Après
la mort « probablement évitable » d’une femme de 82 ans par
insuffisance respiratoire, le coroner Paul G. Dionne relevait qu’elle
n’avait « pas reçu l’attention clinique nécessaire ». Il déplorait que
des employés aient donné des réponses contradictoires pendant l’enquête.
Il relevait « un laisser-aller concernant les soins et la qualité de
vie », avec notamment des liquides sur le plancher, une forte odeur de
peinture dans l’air et de la nourriture qui traînait un peu partout.
Dans
le cas d’une dame de 94 ans morte des complications d’une fracture du
rameau pubien, la coroner Francine Danais suggérait une enquête plus
approfondie sur la qualité des soins reçus. Elle déplorait elle aussi le
fait qu’on lui avait fourni des informations contradictoires pendant
son enquête.
La
même coroner, dans le cas du décès d’un homme de 98 ans qui présentait
des plaies de lit surinfectées, avait recommandé à l’entreprise
d’augmenter le nombre d’employés.
À
la lumière de la situation constatée sur place, la coroner recommandait
du même coup à Québec de « rehausser les critères de certification des
résidences privées pour aînés, en incluant une évaluation des
compétences du personnel et un contrôle de la qualité des soins
infirmiers ».
« On voit ce que ça donne »
Le
Québec compte 40 CHSLD privés non conventionnés comme le CHSLD Herron.
« On a demandé de visiter ces résidences, donc aller s’assurer que tout
est sous contrôle », a annoncé François Legault. Ces établissements
« gèrent leurs propres affaires », mais l’État devra de toute évidence
s’en mêler désormais, selon le premier ministre.
Le président de la FTQ, qui représente les travailleurs de la résidence Herron, était en furie samedi soir.
« Je
vous l’avoue, je suis en crisse ! On l’a dit et on l’a répété : si on
n’investit pas dans nos réseaux de santé, entre autres nos CHSLD, ça va
péter. Et là, on voit ce que ça donne », a lancé Daniel Boyer, en
entrevue avec La Presse.
« Il
y a plusieurs employés qui ont démissionné, soit parce qu’ils étaient
atteints de la COVID-19, soit parce qu’ils ne veulent plus travailler
dans des conditions comme ça. Ça nous inquiète », dit-il.
Il
souligne qu’un préposé aux bénéficiaires dans un établissement privé
gagne habituellement entre 13 $ et 14 $ l’heure, contre 20 $ à 22 $
l’heure dans le système public.
– Avec la collaboration de Daniel Renaud, La Presse
Recouverts d'excréments, déshydratés, abandonnés sur la toilette: des résidents du CHSLD Herron ont vécu l'enfer
Les témoignages qui se succèdent depuis mardi révèlent l’ampleur du cauchemar vécu par les résidents
Quarante-sept
résidents sont décédés dans des conditions inhumaines au CHSLD Herron,
dans l’ouest de l’île de Montréal, lors de la première vague de la
pandémie. Ici, un transporteur funéraire venu récupérer un d’entre eux.
AVERTISSEMENT :
Ce que vous allez lire dans ces pages contient des détails troublants
qui pourraient déranger certains lecteurs. Toutefois nous jugeons qu’il
est d’intérêt public de relater le plus fidèlement possible l’horreur
qui s’est déroulée au CHSLD Herron.
Résidents recouverts d’excréments et en hypothermie dans
leurs lits, aînée abandonnée sur la toilette pendant des heures, homme
qui n’avait pas bu d’eau pendant 10 jours : les témoignages sur les
sévices subis au CHSLD Herron pendant la pandémie de COVID-19 donnent
froid dans le dos.
« Ça m’empêche de dormir cette enquête-là », laisse tomber Géhane
Kamel, coroner et avocate chargée de l’enquête publique sur l’hécatombe
de décès du centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD)
Herron, au début de la pandémie.
Et pour cause : les audiences dans le cadre de l’enquête n’ont
cessé de montrer le cauchemar qu’ont vécu les résidents de cette
résidence de l’ouest de Montréal, alors que presque tous les employés de
l’établissement avaient abandonné le navire, laissant des résidents
mourir seuls dans leurs chambres au printemps 2020.
Quarante-sept aînés ont perdu la vie dans des conditions
inhumaines. Toutefois, le bureau du Directeur des poursuites criminelles
et pénales (DPCP) a indiqué qu’aucune accusation ne sera portée contre
les dirigeants de l’établissement fermé à l’automne 2020.
Depuis quatre jours, les témoignages d’horreur s’enchaînent.
Stéphanie Larose, infirmière et chef des services ambulatoires du
CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, s’est rendue dans ce milieu de
vie pour « évaluer la qualité des soins » dispensés le 3 avril 2020.
Elle est encore sous le choc. Dès son arrivée, elle a vu des
patients dont les pansements n’avaient pas été changés depuis plusieurs
mois.
D’autres ont aussi vu des résidents dont la langue était craquelée par manque d’hydratation et qui réclamaient de l’eau.
« Un homme avait du vomi séché dans la bouche. Il a pleuré quand on
lui a donné de l’eau parce qu’il pouvait enfin parler », a raconté
Marie-Ève Rompré, infirmière et cheffe de la location au centre
hospitalier de St. Mary.
Abandonnée
L’infirmière Rompré a aussi rencontré plusieurs personnes souffrant
d’hypothermie, dont une femme qu’elle a retrouvée inconsciente dans son
lit.
« Je prends ses signes vitaux, mais là le téléphone sonne... je
réponds et c’est son conjoint qui se met à pleurer [...] parce que ça
fait des semaines qu’il n’est pas capable de parler à quelqu’un et qu’il
ne peut pas venir », se rappelle avec émotion l’infirmière.
« J’ai assis [la dame]. [...] Je lui ai dit “c’est votre mari,
c’est votre mari”. [...] Elle a pris le téléphone et elle lui a dit “ça
va pas très bien ici.” [...] Puis elle a dit qu’elle ne pensait pas
survivre... », a relaté Mme Rompré, soulignant que la résidente est morte quelque temps plus tard.
Les audiences doivent continuer jusqu’au 23 septembre.
Recouverts de plaies
Le manque de soins était tel au CHSLD Herron que plusieurs
résidents restaient avec des pansements inchangés pendant de nombreuses
journées, voire même des semaines.
« [Un résident] avait des pansements après les jambes qui étaient
jaunis. Ça faisait tellement longtemps qu’ils n’avaient pas été changés
que la peau avait repoussé sur les pansements », a raconté Stéphanie
Larose, infirmière et chef des services ambulatoires au CIUSSS de
l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal.
De son côté, Marie-Ève Rompré, infirmière, a également été témoin d’un autre cas similaire.
Une résidente avait une plaie dont le pansement commençait aussi à être recouvert par sa peau.
« Elle dit “je vais rester ici je vais mourir avec” », s’est rappelée Mme Rompré, en sanglotant.
Martine Daigneault, directrice adjointe du programme de soutien à
l’autonomie des personnes âgées et infirmière de formation, a vu les
mêmes horreurs. « J’ai remarqué des pansements [pas adaptés] sur des
plaies qui avaient suinté. Des croûtes sur les jambes de certains »,
a-t-elle raconté mercredi.
Abandonnée sur la toilette
Stéphanie Larose, infirmière et cheffe des services ambulatoires du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal.
En faisant le tour des chambres pour aider les résidents, elle
s’est vite rendu compte que ces derniers étaient souvent laissés à
eux-mêmes pendant de longues périodes.
« [Une résidente] me disait “ça arrive souvent que [les préposés]
vont me laisser sur la toilette, pis là j’ai mal à force d’être assise
sur la toilette. [...] et là je me jette à terre parce que c’est moins
dur pour moi d’attendre couchée par terre sur le carrelage de la salle
de bain que d’être assise sur la toilette dure qui me fait mal aux
fesses” », a relaté Mme Larose.
Selon cette dernière, cette résidente lui a même raconté que cela
faisait plusieurs mois qu’elle n’avait pas eu le droit de prendre un
bain, car à chaque fois il y avait un « manque de serviettes ».
Dans l’urine et les excréments
De nombreux résidents ont été retrouvés dans des culottes
d'incontinences, des draps, des vêtements, dans leur lit ou même dans
des fauteuils souillés depuis plusieurs jours par l’urine et leurs
excréments.
La situation était telle, qu’une odeur d’urine flottait dans l’air de la résidence.
« Les planchers sont collants. La senteur... [...] Il y avait une
senteur constante dans l’établissement », soutient Brigitte Auger,
directrice du programme de soutien à l’autonomie des personnes âgées.
Certains résidents sont retrouvés avec des selles séchées sur les
cuisses, d’autres en avaient même jusqu’au cou tellement leurs culottes
d'incontinences avaient débordé.
Sans savon, sans papier de toilette
Des infirmières venues en renfort ont constaté qu’il n’y avait pas de savons dans les salles de bain ou dans l’établissement.
« On n’avait pas accès aux réserves, c’était très difficile pour
tout : le papier brun, le papier de toilette, les couches-culottes »,
explique Brigitte Auger, directrice du programme de soutien à
l’autonomie des personnes âgées.
Une gestionnaire s’est rendue à l’épicerie pour acheter savon et papier.
Certains ont déploré que les appareils pour évaluer la condition
des patients ne fonctionnaient pas et que les tensiomètres [outils pour
mesurer la tension artérielle] semblaient provenir d’une pharmacie.
« Bleu » à cause de l’hypothermie
L’une des histoires qui ont le plus marqué l’infirmière Marie-Ève
Rompré, c’est celle d’un homme de 101 ans qu’elle a retrouvé dans son
lit, en hypothermie, « le visage bleu ».
« J’en ai vu qui grelottaient [à cause] de leur fièvre, avec les
lèvres bleues, mourir comme ça tout seul dans le lit de sueur. C’est
horrible », a raconté la gorge serrée l’infirmière qui avait mis sur
pieds une équipe de 12 infirmières pour venir aider au CHSLD Herron, dès
le 9 avril 2020.
Après avoir vu ces situations, cette gestionnaire n’a pas hésité à
appeler et à envoyer des courriels à des médecins pour leur demander de
l’aide afin qu’ils puissent effectuer des actes médicaux pour des soins
de fin de vie.
L’un des constats les plus frappants rapportés par la plupart des
témoins des quatre premières journées d’audience a été de voir à quel
point une grande partie des résidents du CHSLD Herron étaient
complètement déshydratés et mal nourris.
Selon Marie-Ève Rompré, infirmière depuis plus de 10 ans, certains
patients qu’elle a rencontrés n’avaient pas bu depuis 10 jours.
« Sauf pour prendre leur médicament », explique-t-elle.
Plusieurs résidents ont d’ailleurs été obligés d’être mis sous solutés pour être réhydratés.
Plusieurs des témoins ont également remarqué que les plateaux-repas des résidents n’avaient pas été touchés et étaient froids.
La solution au cancer du poumon est dans les conifères de la forêt Boréale.
Le
chercheur Jean Legault,a trouvé dans la forêt boréale un remède contre
le cancer.C'est a partir de composants de l'écorce du bouleau blanc.
Mais si ont utilise les molécules du sapin beaumier ,c'est encore plus efficace contre le cancer du poumon.
Les
molécules du peuplier beaumier sont capables de tuées des bactéries
comme le redoutable staphilocoque doré,qui cause beaucoup de problêmes
dans nos hôpitaux.
Pour vaincre le cancer du poumon ont
teste actuellement la molécule FPL99 et qui n'a aucun effet en soi,sauf
combiné au TAXOL.Le TAXOL ,utilisé en chimiothérapie ,provient de l'if ,
qui est une conifère.Car le FPL99 diminu les effets secondaires du
TAXOL et triple l'effet du TAXOL . Le FPL99 rend les parois des cellules
cancéreuses plus perméable au TAXOL sans endommagé les cellules saines.
Actuellement,ont connaient seulement 10% des plantes seulement.
Le cancer ,c'est quoi ?
C' est la multiplication anarchique de cellule ; ce qui les rendent immortelles en quelques sorte .
Les
cellules cancéreuses les plus dangereuses,sont les cellules souches
cancéreuses .Ce sont les cellules tumorales souches qui occasionneraient
une récidive au cancer.Car elles sont chimio-résistantes et
radio-résistantes et responsable de l'accumulation des mutations qui
permet a une cellule cancéreuse de dégénérée et croître de façon
anarchiques.
Un
corps humain produit 1 million de cellules précancéreuses/ jour , et
que le cancer est une maladie chronique associer au mode de vie; causé
par le tabac,le manque d'exercise,l'alimentation,... l'obésité,... ce
qui cré un environnement favorable pour permettre a ses micro-tumeurs
d'évoluer vers un stade clinique.
80% des cancers, peuvent être prévenus ,selon le professeur et spécialiste , le Docteur Béliveau.
Pendant que l’économie de la province est sur pause, un rare
chantier, celui de Medicago, a pu reprendre du service à Québec lundi.
La firme, engagée dans la lutte au coronavirus, veut augmenter sa
capacité de production de vaccins d’ici 2023.
Une semaine après l’interruption de l’activité économique non
essentielle, des travailleurs ont déjà réinvesti le chantier de
construction dans le secteur D’Estimauville, a constaté Le Journal. Il devrait bientôt retrouver sa cadence normale.
« On a fait la démarche auprès du gouvernement pour faire valoir
l’importance de continuer le chantier et c’est dans ce cadre-là qu’on a
eu la dérogation », confirme Jean-Luc Martre, vice-président au
marketing et au développement des affaires chez Medicago.
Photo Jean-François Desgagnés
Le Journal a pu constater l’installation d’un poste sanitaire avec évier et savon à l’entrée du chantier.
Vaccin
La société biopharmaceutique dit avoir développé un candidat-vaccin
contre la COVID-19 prometteur, ce qui lui a valu une aide de 7 millions
$ de Québec et une autre non chiffrée d’Ottawa.
Bien que le complexe d’au moins 245 millions $ ne sera pas
pleinement opérationnel avant 2023, il est capital de ne pas retarder
les travaux, estime l’entreprise.
« On ne sait pas du tout comment va se comporter ce virus-là. [...]
Est-ce que c’est un virus qui va revenir de façon périodique ? Les
experts ne sont pas unanimes là-dessus », dit M. Martre.
Dans ce contexte, « avoir une usine qui va avoir la capacité de fournir un vaccin en grand nombre, c’est une urgence. »
Justement, la future usine commerciale pourra en théorie produire
jusqu’à 200 millions de doses par année d’un vaccin pandémique.
Une usine « pilote » verra le jour dans le même complexe et pourrait être inaugurée plus tôt, au début 2022.
« J’aime mieux travailler »
En attendant, la firme est en mesure de continuer le développement
de son vaccin contre le nouveau coronavirus dans ses installations
actuelles de Québec.
Au chantier dans D’Estimauville, un employé ne s’est pas plaint de
retourner au boulot. « Les consignes [sanitaires] sont suivies à la
lettre. J’aime bien mieux travailler », a-t-il lancé.
Le ministère de l’Économie n’a pas été en mesure de répondre à nos questions, lundi après-midi.
"Le SRAS-CoV,venait d'une chauve-souris Chinoise !"
Le SRAS-CoV,venait d’une chauve-souris Chinoise ! Et pourquoi les coronavirus émergent souvent dans des marchés chinois
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« Pourquoi les coronavirus émergent souvent dans des marchés chinois »
Pourquoi les coronavirus émergent souvent dans des marchés chinois
L’épidémie de coronavirus est partie d’un marché à Wuhan en Chine.
C’était aussi le cas pour le terrible SRAS en 2003, car les «wet
markets» asiatiques réunissent toutes les conditions pour le passage
d’un virus de l’animal à l’Homme.
Staff Photographer / ReutersLe marché de Qingping à Guangzhou, en
Chine, l’un des nombreux « wet markets » asiatiques où l’on peut acheter
des animaux vivants, afin de les préparer pour le dîner plus tard.
C’est dans un de ces marchés qu’aurait émergé le nouveau coronavirus.
L’épidémie s’accélère de jour en jour. Le nouveau coronavirus qui a
émergé dans un marché en Chine fin 2019 a contaminé plus de 400
personnes et fait plusieurs morts, a-t-on appris ce mercredi 22 janvier.
Certains pays, dont les États-Unis, ont identifié des cas sur leur
territoire.
Il ne faut pour autant pas céder à la panique, car le virus semble
pour l’instant avoir un faible taux de contamination et de mortalité.
Mais les institutions de santé publique sont évidemment en état d’alerte
afin d’endiguer ce nouveau coronavirus, baptisé 2019-nCov, car elles
craignent un risque de mutation.
Surtout, l’OMS souhaite éviter à tout pris un scénario similaire à
2003 où un autre coronavirus, le SRAS-CoV, avait contaminé 8000
personnes dans 37 pays, en tuant 774. Le tout en l’espace de neuf mois.
Le SRAS-CoV était lui aussi parti de Chine. Et il avait sûrement lui
aussi contaminé ses premiers humains dans un marché. On soupçonne
également que le premier lieu de contamination de certaines grippes
aviaires soit un marché chinois. Et cela n’a rien d’un hasard: ces
lieux, appelés «wet market», cochent toutes les cases permettant à une
épidémie de démarrer.
Un hôte intermédiaire
Pour bien comprendre, il faut déjà savoir que les coronavirus sont à
l’origine des virus qui se trouvent chez les animaux. En général, il y a
une espèce, que l’on appelle «réservoir», qui est contaminée par le
virus. «La plupart du temps, ce sont des chauves-souris asymptomatiques,
elles sont porteuses du virus, mais pas malades», explique au HuffPost Éric D’Ortenzio, coordinateur scientifique pour l’Inserm, spécialiste des maladies infectieuses émergentes.
Le problème, c’est donc quand ce virus arrive à «sauter» vers une
autre espèce, pour laquelle il est nuisible. «Mais souvent, le virus ne
saute pas directement du réservoir à l’Homme, il faut un hôte
intermédiaire, un autre animal», précise le docteur. «Parfois, il y a
une mutation du virus entre la chauve-souris et l’hôte intermédiaire qui
fait qu’il devient transmissible à l’Homme».
Pour le SRAS-CoV, c’était la «civette palmiste», un petit mammifère
sauvage dont les Chinois raffolent. Pour faire simple, ce que l’on
pense, c’est que le virus est passé d’une chauve-souris à une civette où
il a muté, puis à l’Homme. Et ce contact aurait eu lieu dans un «wet
market». AFPLe marché de Wuhan, un «wet market» d’où est partie
l’épidémie du nouveau coronavirus.
Ces marchés chinois et asiatiques ont une particularité: on y vend
très souvent des animaux vivants, y compris des animaux sauvages. C’est
une coutume dans beaucoup de pays d’Asie, rappelle Bloomberg,
qui permet de s’assurer de la qualité de l’animal et de sa fraîcheur.
«On a tous les éléments réunis dans ces marchés, car il y a un brassage
d’animaux et un contact entre animaux et personnes», précise Éric
D’Ortenzio.
Si les «wet markets» chinois ont vu l’émergence de plusieurs virus,
ce ne sont pas les seuls à fonctionner ainsi en Asie, loin de là. Une étude
de 2012 au Laos montrait que sur les dizaines de marchés de ce type,
des milliers d’animaux, parfois sauvages et même protégés, étaient
vendus. Souvent avec des conditions sanitaires déplorables: seuls 4
d’entre eux disposaient d’eau courante.
Le marché de Wuhan au centre de l’épidémie
Pour l’épidémie actuelle, c’est le marché de Wuhan en Chine qui est
le principal accusé. «Les premiers malades ont visité ce marché de
poissons, mais qui vend aussi d’autres animaux», explique-t-il. Selon
CNN, ce marché vendait des animaux vivants et morts. Y compris des
civettes palmistes, dont la vente est pourtant interdite en Chine depuis
l’épidémie du SRAS en 2003, au vu des images obtenues par la chaîne
d’information. L’OMS recommande d’ailleurs,
en raison de la découverte de 2019-nCov, d’éviter ce type de marchés
pour les personnes à risque et, pour les autres, d’éviter de toucher le
nez, les yeux ou la bouche d’animaux et de bien se laver les mains après
avoir été dans un «wet market».
«Pour l’instant, on ne sait pas quel est le réservoir ni l’hôte
intermédiaire de ce coronavirus», rappelle Éric D’Ortenzio. Le marché de
Wuhan a été fermé au public le
1er janvier et des analyses sur des animaux vendus sur place sont en
cours pour essayer de trouver l’hôte intermédiaire de ce nouveau
coronavirus, qui pourrait donc avoir été un animal stocké dans le
marché. Mais il faudra encore attendre un peu pour avoir des réponses
définitives.
Pourquoi les coronavirus émergent souvent dans des marchés chinois
L'épidémie de
coronavirus est partie d'un marché à Wuhan en Chine. C'était aussi le
cas pour le terrible SRAS en 2003, car les «wet markets» asiatiques
réunissent toutes les conditions pour le passage d'un virus de l'animal à
l'Homme.
L’épidémie
s’accélère de jour en jour. Le nouveau coronavirus qui a émergé dans un
marché en Chine fin 2019 a contaminé plus de 400 personnes et fait
plusieurs morts, a-t-on appris ce mercredi 22 janvier. Certains pays,
dont les États-Unis, ont identifié des cas sur leur territoire.
Il
ne faut pour autant pas céder à la panique, car le virus semble pour
l’instant avoir un faible taux de contamination et de mortalité. Mais
les institutions de santé publique sont évidemment en état d’alerte afin
d’endiguer ce nouveau coronavirus, baptisé 2019-nCov, car elles
craignent un risque de mutation.
Surtout, l’OMS souhaite éviter à
tout pris un scénario similaire à 2003 où un autre coronavirus, le
SRAS-CoV, avait contaminé 8000 personnes dans 37 pays, en tuant 774. Le
tout en l’espace de neuf mois.
Le SRAS-CoV était lui aussi parti
de Chine. Et il avait sûrement lui aussi contaminé ses premiers humains
dans un marché. On soupçonne également que le premier lieu de
contamination de certaines grippes aviaires soit un marché chinois. Et
cela n’a rien d’un hasard: ces lieux, appelés «wet market», cochent
toutes les cases permettant à une épidémie de démarrer.
Un hôte intermédiaire
Pour
bien comprendre, il faut déjà savoir que les coronavirus sont à
l’origine des virus qui se trouvent chez les animaux. En général, il y a
une espèce, que l’on appelle «réservoir», qui est contaminée par le
virus. «La plupart du temps, ce sont des chauves-souris asymptomatiques,
elles sont porteuses du virus, mais pas malades», explique au HuffPost Éric D’Ortenzio, coordinateur scientifique pour l’Inserm, spécialiste des maladies infectieuses émergentes.
Le
problème, c’est donc quand ce virus arrive à «sauter» vers une autre
espèce, pour laquelle il est nuisible. «Mais souvent, le virus ne saute
pas directement du réservoir à l’Homme, il faut un hôte intermédiaire,
un autre animal», précise le docteur. «Parfois, il y a une mutation du
virus entre la chauve-souris et l’hôte intermédiaire qui fait qu’il
devient transmissible à l’Homme».
Pour le SRAS-CoV, c’était la
«civette palmiste», un petit mammifère sauvage dont les Chinois
raffolent. Pour faire simple, ce que l’on pense, c’est que le virus est
passé d’une chauve-souris à une civette où il a muté, puis à l’Homme. Et
ce contact aurait eu lieu dans un «wet market».
Ces
marchés chinois et asiatiques ont une particularité: on y vend très
souvent des animaux vivants, y compris des animaux sauvages. C’est une
coutume dans beaucoup de pays d’Asie, rappelle Bloomberg,
qui permet de s’assurer de la qualité de l’animal et de sa fraîcheur.
«On a tous les éléments réunis dans ces marchés, car il y a un brassage
d’animaux et un contact entre animaux et personnes», précise Éric
D’Ortenzio.
Si les «wet markets» chinois ont vu l’émergence de
plusieurs virus, ce ne sont pas les seuls à fonctionner ainsi en Asie,
loin de là. Une étude
de 2012 au Laos montrait que sur les dizaines de marchés de ce type,
des milliers d’animaux, parfois sauvages et même protégés, étaient
vendus. Souvent avec des conditions sanitaires déplorables: seuls 4
d’entre eux disposaient d’eau courante.
Le marché de Wuhan au centre de l’épidémie
Pour
l’épidémie actuelle, c’est le marché de Wuhan en Chine qui est le
principal accusé. «Les premiers malades ont visité ce marché de
poissons, mais qui vend aussi d’autres animaux», explique-t-il. Selon
CNN, ce marché vendait des animaux vivants et morts. Y compris des
civettes palmistes, dont la vente est pourtant interdite en Chine depuis
l’épidémie du SRAS en 2003, au vu des images obtenues par la chaîne
d’information.
L’OMS recommande d’ailleurs,
en raison de la découverte de 2019-nCov, d’éviter ce type de marchés
pour les personnes à risque et, pour les autres, d’éviter de toucher le
nez, les yeux ou la bouche d’animaux et de bien se laver les mains après
avoir été dans un «wet market».
«Pour l’instant, on ne sait pas
quel est le réservoir ni l’hôte intermédiaire de ce coronavirus»,
rappelle Éric D’Ortenzio. Le marché de Wuhan a été fermé au public le
1er janvier et des analyses sur des animaux vendus sur place sont en
cours pour essayer de trouver l’hôte intermédiaire de ce nouveau
coronavirus, qui pourrait donc avoir été un animal stocké dans le
marché. Mais il faudra encore attendre un peu pour avoir des réponses
définitives.